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LES ITALIENS EN MÉDITERRANÉE A L’HEURE DU FASCISME. VIVRE LA POLITIQUE AU QUOTIDIEN

Présentation 

PROGRAMME

Les « italiani all’estero » ont représenté un enjeu majeur aux yeux du fascisme, tant pour son influence et ses réseaux que pour sa diplomatie culturelle[1]. Que ce soit à travers des structures politiques ou parapolitiques, des cercles de sociabilités ou des organisations culturelles, l’encadrement de l’immigration italienne a représenté un objectif très tôt poursuivi par le régime fasciste, conscient qu’ils devaient être surveillés, maintenus dans une proximité avec la mère-patrie – autour de l’italianità – voir, pour certains, devenir les défenseurs du fascisme en milieu plus ou moins hostile. L’antifascisme organisé, pour sa part, s’employa à contrer un tel projet. De sorte que les Italiens se trouvaient confrontés à une vaste gamme de choix, où les positions d’entre-deux n’étaient pas rares. Mais fascisme et antifascisme ne combattaient pas à armes égales pour capter les Italiens, car le premier relevait d’un État dont pouvaient souvent difficilement se passer les immigrés et qui avait plus d’un levier de pression à exercer, quant aux fonctions administratives et consulaires par exemple.

            À l’heure où l’approche du fascisme comme celle de l’antifascisme se renouvellent et deviennent de plus en plus « globales »[2], il importe de revenir sur cette question en orientant les perspectives autour de trois éléments principaux :

  • Le rapport – ou l’absence de rapport ainsi que les stratégies d’évitement – quotidien des Italiens avec le fascisme et l’antifascisme organisé et/ou moral hors d’Italie.
  • Le rôle et le profil des actrices et des acteurs (tant dans les structures fascistes et antifascistes qu’au sein, plus généralement des « communautés » italiennes), afin d’éviter toute approche trop surplombante ou désincarnée.
  • Le caractère spécifique ou ordinaire de ces rapports dans les contextes locaux et nationaux. Loin de la recherche d’un modèle, il s’agira plutôt de se demander quels étaient les objectifs et les conditions qui entraînèrent des situations données.

Les communications pourront porter, au choix, sur toutes les échelles d’analyse, du local au national, dans l’espace méditerranéenne, et les comparaisons seront bienvenues, y compris avec des aires extérieures.

S’il est nécessaire de s’appuyer sur la recherche existante et nécessaire de rappeler les grands cadres et contextes à un public qui sera essentiellement composé de non-spécialistes, l’on souhaiterait favoriser des approches qui permettent de « montrer » comment se vivait le fascisme et l’antifascisme hors de la péninsule, afin de privilégier une analyse à hauteur de femme et d’homme.

[1] Emilio Franzina, M. Sanfilippo (a cura di), Il fascismo e gli emigrati. La parabola dei Fasci italiani all’estero (1920-1943), Rome-Bari, Laterza, 2003 ; Stefano Luconi, La « diplomazia parallela ». Il regime fascista e la mobilitazione politica degli italo-americani, Milan, FrancoAngeli, 2000 ; Marie-Anne Matard-Bonucci, « Enjeux de la diplomatie culturelle fasciste. De l’Italien à l’étranger à l’Italien nouveau », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, vol. 114-1, 2002.

[2] Kasper Braskén, Nigel Copsey, David J Featherstone (eds.), Anti-Fascism in a Global Perspective. Transnational Networks, Exile Communities, and Radical Internationalism, Londres, Routledge, 2020.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Julien Contes (27 octobre 2023). LES ITALIENS EN MÉDITERRANÉE A L’HEURE DU FASCISME. VIVRE LA POLITIQUE AU QUOTIDIEN. Europe et fascisme italien (1922-1943). Consulté le 7 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/vm8p


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